Témoin de l’Amour de Dieu

Adieu Lucien

Toujours en tenue de service
vendredi 1er février 2008
par  Yves Garnier
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L’église d’Yffiniac était remplie pour accompagner Lucien lors de son dernier passage dans cette église qu’il a tant servie et entretenue.

Sa fille Annie nous a redit son cheminement en famille, dans son travail et tous ses engagements.

Papa,
Tu as vu le jour le 13 août 1935 à PLEDRAN. Tu as grandi avec tes 4 frères et soeurs au sein d’une famille modeste. Comme beaucoup de jeunes de l’époque, il t’a fallu, très tôt, avoir le goût de l’effort et gagner ta vie. Tu avais alors 14 ans.
Un peu plus tard, tu rencontres Anne-Marie, notre petite Maman. Tu t’installes avec elle en 1960 et de ce mariage vont naître Marie-Noëlle, Michèle, moi Annie et jean-Jacques.
Mais, comme pour tout un chacun, la vie n’est pas un long fleuve tranquille et tu n’as pas été épargné. A l’âge de 40 ans, les suites d’un accident professionnel te laissent paralysé pendant 6 mois. Malgré une opération, tu restes avec d’affreuses douleurs qui ne te quitteront plus jamais et qui te plongeront dans la déprime. Tu doutes alors de la vie et tu t’égares. Ce sont des collègues de la « Santé de la Famille » ici présents parmi vous tous venus si nombreux qui te tendent la main et te redonnent l’espoir. A ton tour, tu rendras cet espoir aux autres, en t’investissant à la « Santé de la Famille », apportant toi aussi aide et soutien aux malades alcooliques ainsi qu’à leur famille en détresse morale. Malgré tes souffrances physiques, tu milites au sein de cette association pendant plus de 20 années, sans ménager tes forces.

En 1984, tu décides d’aller à Lourdes. Là, tu découvres que certains souffrent encore bien plus que toi ce qui te fera dire « Personne d’autre que moi ne peut porter mes souffrances ». C’est ainsi pour toi une véritable révélation qui te permettra de te surpasser et qui te conduira à accompagner chaque année les pèlerins en t’occupant de l’intendance. Il nous a été rapporté par tes compagnons de voyage que tu étais là-bas, à Lourdes, comme si tu étais chez toi.

Entre toutes ces occupations au sein de la « Santé de la Famille » et les pèlerinages, tu oeuvrais pour la Paroisse tout au long de l’année, apportant aide et assistance technique à l’Abbé Haran et puis à Maurice. Ce dévouement était encore présent à Noël où tu as tenu à installer la crèche malgré cette terrible maladie qui te rongeait tes dernières forces.

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Tout cela se faisait sans oublier la famille pour qui tu étais le roi du bricolage, sans oublier tes voisins à qui tu étais toujours prêt à rendre le petit ou le grand service et sans oublier tes chers petits enfants que tu as si souvent gardés et choyés.
Papa, toi qui ne savais pas toujours trouver les bons mots pour exprimer tes maux, tu as su parler ouvertement de ta maladie, puisant ta force dans la Foi. Parler de ta maladie t’a aidé à la combattre et à réconforter ceux qui étaient atteints du même mal que toi. Tu disais « Le cancer ne m’aura pas, c’est moi qui le vaincrais ». Tu as lutté jusqu’au bout, sans geindre. Tu voulais nous préserver ainsi que Maman, mais surtout Maman. Tu disais toujours « Ne t’inquiètes pas ».
Oui, tu as lutté jusqu’à ces derniers jours sur ton lit à la clinique. Seuls tes gestes difficiles et pleins de douleurs t’ont trahi.

Aujourd’hui, Papa, nous pouvons te dire que malgré ce parcours semé d’embûches, tu as su t’interroger, te remettre en question, te dépasser pour les autres et évoluer dans ta vie d’Homme (avec un grand H). Et avant que tu ne partes pour ce long voyage, nous voulons te dire, Papa, que OUI nous sommes très fiers de t’avoir eu comme Papa et que tu seras toujours dans notre cœur.

Au cours de son homélie, L’abbé Maurice Gautier nous rappelle tout son engagement dans la paroisse, les pèlerinages de Lourdes, toujours prêt à rendre service :

« restez en tenue de service, gardez vos lampes allumées » dit Jésus.
Cela évoque pour nous la tenue de Lucien avec sa blouse bleue. Lorsqu’il l’enfilait, il était prêt pour le service qu’était le travail bien fait associé à la beauté et à la précision.

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Tout le monde connaissait Lucien, à la paroisse, à l’hippodrome, à Lourdes.
J’avais fait sa connaissance au cours d’un pèlerinage. L’abbé Legal me dit « tu ne le connais pas mais tu vas apprendre à le connaitre, nous on l’appelle l’intelligence pratique »

Il a connu des difficultés dans sa vie des moments sombres, des moments de doute. Il s’est relevé et a pris sa stature d’homme. Il a vécu tout un cheminement, une ascension. Lui-même disait « on est sur terre pour évoluer et pour se remettre en question ».

En lui se cachait une âme de militant. Pendant plus de vingt ans il a travaillé à l’association « santé des familles ». Son but était de servir et non pas la recherche des titre honorifiques. Il a beaucoup souffert de ne pas être reconnu.
Lourdes a provoqué un déclic dans sa vie. Parti avec des souffrances physiques, il va faire l’expérience d’autres souffrances chez les pèlerins. Ainsi il va dépasser sa souffrance et découvrir que Lourdes est pour lui un lieu de mission pour se mettre au service de ceux qui souffrent. Il préparait le départ comme une expédition, embarquant les icônes et les objets du culte ; prévoyant l’eau et le café pour les pèlerins. Il pensait à tout.

Pèlerin actif à Lourdes. Il l’était aussi sur la paroisse. Cette église était à sa deuxième maison. Il voulait qu’elle soit belle, assurant le nettoyage de la croix qu’il portait au cours des processions. Il avait été, avec quelques autres, artisan des travaux voilà deux ans.

Avec la maladie, il a continué de regarder vers l’avenir. Après la fête d’octobre à l’hippodrome, il avait mis par écrit toutes les démarches à faire auprès des services… au cas où il ne pourrait plus le faire.
Il a aussi appelé des volontaires pour construire la crèche qui était son œuvre. Il voulait passer le relai.
La souffrance présente en lui a continué de grandir. Il me disait « c’est par la prière que je tiens le coup ».
Il s’est accroché à la foi. Un jour, il cherchait la petite de croix qui était à son chevet. « C’est Lui qui me donne la force de surmonter les difficultés »
J’ai aimé la parole de sa famille « nous espérons que le souffle qu’il a donné portera des fruits, que d’autres assureront la relève »

C’est bien cela « garder la tenue de service ». Il s’est senti appelé, il a répondu à l’appel et cela lui a donné cette paix, cette bonté que nous lui connaissions. Toujours prêt à rendre service.

Après avoir fermé les yeux, sa famille l’a revêtu du vêtement qu’il portait le jour de la profession de foi de son petit-fils Gwendal. Vêtements de fête, pour le grand passage, sous lequel se cache un grand cœur. Il vivait son second baptême.

« Au soir de votre vie, vous serez jugés sur l’Amour » disait Saint-Jean de la Croix. Seul l’amour fait le pont entre la terre et le ciel. Jésus a ouvert ce passage au matin de Pâques et il nous dit qu’aux yeux de Dieu rien n’est perdu.
Lucien a découvert sa mission de service. Il est pour nous le signe que la vie est belle lorsqu’elle se donne, car en donnant on reçoit.

Puisse notre communauté ne pas baisser les bras après tant de départs de femmes et d’hommes engagés au service de l’Évangile.
Puisse chacun de nous « rester en tenue de service, garder nos lampes allumées » c’est bien là la mission de tout baptisé.

Cette célébration des obsèques simple et digne à la fois restera dans nos cœurs en même temps que ce témoignage d’une vie remplie toute au service des autres.

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