Au revoir, Père Jean Rouxel

dimanche 20 mars 2016
par  Yves Garnier
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Ce mercredi 16 mars, en l’église de Trégueux de nombreux prêtres et des amis paroissiens de tout le département étaient réunis autour du Père Jean Rouxel et sa famillle

 Le Père Maurice Sauvé retrace son parcours :

Jean ROUXEL était né le 19 septembre 1928 à Trégueux.
Il nous a quitté soudainement dimanche matin, dans sa 88e année.

Les débuts de son parcours ont été assez atypiques pour l’époque.
Il quitte l’école à 14 ans, après son certificat d’études primaires
et est embauché comme ouvrier charron chez un oncle
où il restera jusqu’à son service militaire en 1948.
Ce n’est qu’à son retour, à 21 ans, qu’il reprend ses études dans l’intention d’entrer au Séminaire.
D’abord 3 ans de rattrapage à ce qu’on appelait le séminaire de vocations tardives à St Ilan,
puis une année de philosophie au Petit Séminaire de Quintin.
Il arrive au Grand séminaire à la rentrée 1953
et suit le cursus normal jusqu’à l’ordination le 30 juin 1958.

Il sera d’abord vicaire, à Corseul, pendant7 ans,
puis à Pordic pendant 8 ans.
En août 1973, à 45 ans, il est nommé recteur de La Harmoye-Le Bodéo
puis, 4 ans plus tard, recteur de Quessoy,
où il devait rester 12 ans, à la grande satisfaction de ses paroissiens.
En 1989, il devient recteur de Plédran et Saint-Carreuc, pour 11 ans.
Mais une grave opération et ses séquelles affaiblissent sa santé.
En 2000 il est nommé aumônier de la maison de retraite du Cosquer, au Quilio,
et il rendra aussi service dans les paroisses environnantes,
jusqu’à son entrée au Cèdre à la fin 2014.

Partout, du séminaire à la retraite, Jean s’est fait remarquer par sa bonté, sa simplicité, sa gentillesse, au risque parfois de se faire abuser.
Il était gai, serviable, avec beaucoup d’humour, sans jamais être blessant.
En paroisse il était accueillant et proche, aussi bien des enfants, des anciens, que des malades, qu’il aimait visiter.
Il ne manquait ni de talents, ni d’initiative, mais toujours avec modestie.
Il encourageait les laïcs à prendre des responsabilités et collaborait volontiers avec eux.
Ses homélies étaient faciles à comprendre, proches des réalités de la vie et profondément spirituelles.
Le cancer à la gorge auquel il avait fait face en 1992 avec, pour lui qui aimait chanter, les conséquences pénibles du traitement sur sa voix, avait révélé en lui un homme courageux, capable de pousser jusqu’à la limite ses possibilités.
Tous nous avons perdu un ami. Nous lui disons : merci.

 Homélie :

Si l’évangéliste St Jean a longuement développé, dans son livre, le récit de la résurrection de Lazare, (nous venons d’en lire seulement un passage)
ce n’est pas pour l’étrangeté du fait divers, ni par goût du merveilleux.
C’est à cause du cheminement dans la foi dont cet épisode est l’occasion
pour les sœurs de Lazare, et pour nous aussi, si nous le voulons.

Le rôle de ce récit dans l’évangile est de manifester le pouvoir de Jésus sur la mort
et de le rendre crédible quand il se dit capable de faire vivre ceux qui lui font confiance. Ce retour de Lazare à la vie annonce surtout la résurrection véritable de Jésus lui-même.

Lui, en passant par la mort, va accéder, en tant qu’homme, à une vie différente, une vie spirituelle qui est une participation à la vie même de Dieu et qui, celle-là, ne donne plus prise à la mort.
Saint Paul l’affirmait déjà aux 1ers chrétiens de Corinthe : « Ressuscité d’entre les morts, le Christ ne meurt plus ; sur lui la mort n’a plus aucun pouvoir. »

Pour avoir accès à la résurrection avec Jésus, il faut que notre vie d’aujourd’hui ressemble à la sienne et soit de ce fait apte à être ressuscitée.
"Nous avons été baptisés en Jésus-Christ, expliquait St Paul,…
pour que nous menions une vie nouvelle…

Jésus n’est pas venu empêcher les gens de mourir.
Marthe l’espérait pourtant :
« Seigneur, si tu avais été là mon frère ne serait pas mort. »
Et avouons qu’instinctivement c’est ce que nous sommes, nous aussi,
portés à demander à Dieu : qu’il nous guérisse, ou nous maintienne en bonne santé, pour que ce monde nous soit doux.
Nous prendrions volontiers Dieu pour un agent d’assurance qui nous préserverait du risque.

Si, malgré tout, cette vie nous est trop dure, alors nous sommes tentés d’en rêver une autre qui nous consolerait de celle-ci :
« Je sais qu’il ressuscitera au dernier jour », dit Marthe.
On trouve parfois de ces croyants tellement tendus vers l’au-delà, qu’ils en oublient de vivre maintenant et d’aider les autres à vivre ici-bas.

Jésus ne s’est pas présenté comme celui qui fuit notre monde,
mais comme celui qui vient nous y rejoindre.

Marthe le reconnaît :
"Oui, Seigneur, je le crois, tu es le Fils de Dieu,
celui qui vient dans le monde.« Il ne propose donc pas seulement la vie pour demain, mais pour aujourd’hui : il est venu inviter les gens à changer de vie. »Moi, je suis la résurrection et la vie."

Sans doute, il annonce un autre monde,
puisqu’il en vient et qu’il y retourne :
« Celui qui croit en moi, même s’il meurt vivra. »
Ne boudons pas l’Espérance prodigieuse que cet homme nous offre
en ouvrant une brèche dans le mur de la mort.
Mais il faut bien reconnaître que là n’est pas l’accent majeur de l’Évangile.
Jésus nous parle moins d’une autre vie que d’une vie autre.
Son principal souci est de nous inviter à une qualité de vie telle
qu’elle en soit déjà éternelle, parce que déjà de qualité divine.

Croire en Jésus, c’est lui faire confiance, c’est chercher à le suivre.
C’est nous référer à lui pour orienter notre manière de vivre.
D’où l’importance de connaître et de méditer l’Évangile si nous voulons profiter dès maintenant du bonheur qu’il propose et ne ne pas courir le risque de rater notre vie.

Bien des choses qui nous préoccupent ne franchiront pas avec nous les portes de la mort. Seules les valeurs évangéliques sont des valeurs éternelles.
Ce sont : la simplicité, l’attention aux autres, le pardon, quand il le faut,
et par dessus tout la tendresse et l’amour.
Vivre cela avec Jésus, c’est déjà vivre en ressuscité, puisque c’est vivre à la manière de Jésus.
Même nous les croyants, nous ne savons pas grand chose de l’autre monde,
mais de cela au moins, dans la foi, nous sommes sûrs.
« Tout homme qui vit et qui croit en Jésus, ne mourra jamais. »

Jean avait eu la chance d’être éveillé très tôt à cette foi.
Il l’avait nourrie et mûrie dans l’étude et la prière, avant de choisir d’en témoigner humblement pour aider les autres en acceptant de devenir prêtre.
La joie du prêtre est en effet de proposer à d’autres ce qu’il reçoit lui-même de sa relation avec Dieu, en méditant sa Parole et en célébrant dans les sacrements
sa présence toujours actuelle et active à notre monde.

Nous avons trouvé, dans les notes qui accompagnaient son testament, des réflexions rédigées en octobre 1992, à la veille d’une grave opération.
Je vous les livre en terminant :

"En toute liberté, j’aimerais que ceux que j’aime,
tous ceux dont j’ai eu la charge d’éclairer, d’accompagner, de célébrer les joies et les peines, découvrent l’amour de Dieu - car ils sont tous aimés - pour connaître le suprême bonheur, celui que Dieu veut pour tous.
Dans le monde de notre temps, que le Seigneur suscite de nombreux messagers de cette Bonne Nouvelle.
Qu’il soit glorifié par les talents et la générosité de beaucoup"

  Mot de René

Chers Amis,

Vous êtes venus nombreux, très nombreux, pour dire un au revoir au Père JEAN ROUXEL, mon frère.
Je me fais l’interprète de la famille pour remercier les prêtres présents venus témoigner leur amitié à Jean. Conformément à son souhait nous venons de vivre une célébration simple et priante.

Merci au groupe de chant, à l’organiste, à l’équipe de préparation des funérailles, à l’équipe de fleurissement de l’Eglise, aux personnes ayant offert des messes qui seront célébrées soit dans notre nouvelle Paroisse Notre Dame de la Baie, soit dans les paroisses où JEAN a servi, merci également pour les visites effectuées à la Chapelle du Cèdre et à vous tous pour votre présence et votre participation à cette célébration.

Jusqu’à présent, lorsque je rencontrais de nouveaux prêtres du diocèse, je me présentais comme étant le frère de Jean ROUXEL. Chaque fois, j’obtenais la même réponse y compris de la part de notre évêque Mgr Moutel lors de l’une de nos premières rencontres « AH ! LE GRAND JEAN » ! C’est à croire qu’ils ne s’étaient pas rendu compte qu’il s’était légèrement voûté avec le poids des années !

Jean était très attaché aux rencontres, sa grande main tendue semblait vous envelopper, quelques mots simples échangés et le contact était établi.

Nous garderons de lui le souvenir d’un homme simple, aimant, dévoué, qui a su écouter, qui a beaucoup donné et qui a accompli son ministère avec persévérance malgré ses soucis de santé.

Le terme de vacances semblait exclu de son vocabulaire. Ses escapades étaient plutôt espacées. Un voyage en Egypte et Israël, il y a 40 ans environ, puis une visite à sa filleule à La HAYE, 20 ans plus tard.
Sa sortie préférée a toujours été le pèlerinage diocésain à LOURDES, pour prier Marie à la grotte de Massabielle.

Le trajet en train était idéal, la rencontre avec les pélerins très enrichissante et très distrayante, JEAN passait d’un compartiment à l’autre, avec son petit carnet griffonné d’histoires drôles en poche. Les gens appréciaient son sens de l’humour.
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